Bannière Le royaume d'Andoras

Les Elfes Sylvains

Origines

Les Elfes Sylvains étaient jadis des Hauts Elfes, membres à part entière de leur Empire. Ils habitaient dans les régions les plus orientales, à proximité de la grande forêt qui allait devenir la Forêt de Pelethor. Désignés par leurs compatriotes sous le terme de Brüsein (Forestiers) pour cette raison, leur éloignement de la capitale faisait planer sur eux le risque permanent d’incursions d’Orcs et autres ennemis héréditaires de leur peuple.

Pour autant, leur situation n’était pas dangereuse outre mesure : très débrouillards, ils parvenaient aisément à repousser la vermine qui se pressait à la frontière. Asteras avait d’ailleurs crée un impôt, le Nalë (qui signifie écran ; protection) qui ne s’appliquait qu’entre ses murs, et dont les revenus étaient utilisés pour financer les défenses frontalières des Brüsein et armer les milices locales.

Cependant, la stabilité dont jouissaient les Brüsein fut mise à mal par l’arrivée des Holdars sur Ecridel. En effet, la mobilisation générale qui suivit de près la destruction de Casandor vida leurs villes de leurs guerriers. Cela ne constituait pas un problème dans la mesure où l’ennemi marchait sur Asteras sans se soucier des régions les plus orientales. Néanmoins, après la défaite écrasante de Lütha, les combattants Brüsein ne furent pas renvoyés directement chez eux, de peur que les Holdars continuent leur remontée malgré l’armistice qu’ils avaient consenti à signer en échange de la région d’Andoras. Au sein de l’Empire, la débâcle avait brisé l’économie : les impôts furent rehaussés sur l’ensemble des régions, et les revenus du Nalë furent investis dans la reconstruction et l’accueil des réfugiés d’Andoras.


La destruction de Casandor

Privés de leurs hommes et du Nalë, les Brüsein commencèrent à éprouver des difficultés à repousser les attaques menées contre leurs villages. D’autant que leurs ennemis, émulés par la défaite des Elfes, redoublaient d’efforts, conscients de la faiblesse de l’Empire. Une à une, les bourgades tombèrent sous les assauts des Orcs, des Trolls et des Gobelins. Finalement, Pelethor, gouverneur des régions de l’est et responsable de la plus grande cité qu’elles abritaient, Féréal, prit les choses en main.

Il réunit tous les Brüsein qui lui faisaient confiance, et les mena par-delà les frontières de l’Empire, au cœur de la forêt. Conscients qu’ils ne pourraient probablement jamais regagner leurs anciens foyers, ils bâtirent une grande cité arboricole, Mitriath, et en firent la capitale de leur nouveau royaume forestier.

Petit à petit, les Brüsein renièrent leur parenté avec les Hauts-Elfes, et développèrent leur propre culture, une culture proche de leur nouveau foyer, devenant ainsi les Elfes Sylvains.

Description

Elfe Sylvain

Apparence

A l’instar de leurs cousins, les Elfes Sylvains ont les traits fins et gracieux. Cependant, leur mode de vie a marqué leur morphologie, et ils ont hérité avec le temps d’une certaine beauté sauvage. Leur corps est devenu plus athlétique, leur peau et leur chevelure plus sombres que les Hauts-Elfes. Cet aspect très primaire est renforcé par leurs choix vestimentaires : là où les Hauts-Elfes arboraient des tenues de couleur vive et très sophistiquées, les Elfes Sylvains préfèrent des vêtements plus pratiques, dans des teintes sombres, généralement proches des couleurs de la végétation. Seules les tenues d’apparat conservent la splendeur caractéristique des vêtements de leurs cousins.

Malgré toutes ces divergences, l’ascendance des Elfes Sylvains ne fait aucun doute : leurs gestes conservent la légendaire grâce elfique, leurs mouvements ne sont toujours étudiés avec soin et rarement superflus. Ceci se voit surtout lorsqu’ils combattent : leur adresse n’a d’égale que celle des Hauts-Elfes.

Caractère

« Secrets » est le terme qui qualifie le mieux les Elfes Sylvains. Taciturnes, ils choisissent leurs mots avec grand soin, tout comme ils choisissent ce qu’ils sont prêts à révéler à leur interlocuteur. Ainsi, rares sont les Elfes Sylvains susceptibles de commettre une gaffe. En revanche, ils constituent d’excellents professeurs, chaque mot qu’ils livrent à leurs étudiants rendant leurs cours limpides, bien plus que ne pourraient le faire les longues explications dont sont friands les Humains. En présence d’étrangers, la réserve des Elfes Sylvains devient une véritable méfiance, et leurs phrases se font plus rares encore. Pour tout autre qu’un autre Elfe ou qu’un Centaure, ils constituent d’insupportables compagnons de voyage, capables de passer des jours et des jours sans dire un mot et à répondre de manière très lapidaire aux questions qu’on leur pose.

Ayant dû fuir leurs terres d’origine, les Elfes Sylvains sont devenus très protecteurs : la forêt est leur dernier refuge, le seul héritage qu’ils possèdent. Qui plus est, ils considèrent qu’elle a sa conscience propre et que si elle les a accueillis, c’est parce qu’elle l’a bien voulu. Il est donc normal pour eux de la remercier de la protection qu’elle leur a offerte, en la protégeant à leur tour. Nul ne peut prétendre saccager la forêt sans attirer l’ire de ses plus fervents défenseurs. Ainsi, les Elfes Sylvains furent rapidement en conflit avec le peuple nain, lorsque celui-ci entama le déboisement des Monts du Levant, une région de collines constituant la limite nord de Pelethor.

Us et coutumes

Caractère elfique
"Brüsein" en Mehild

Langage et alphabet

Si les Elfes Sylvains se sont séparés de leurs cousins, ils n’en ont pas moins gardé certains aspects de la civilisation Haut-Elfe : ainsi, ils ont conservé leur langue, le Silië, pour s’exprimer. De même, ils utilisent encore pour écrire le Mehild, alphabet sophistiqué constitué d’arabesques sinueuses et élégantes. Néanmoins, le langage et l’alphabet ont tous deux subi quelques modifications mineures imposées par la pratique. Ainsi, le Silië des Elfes Sylvains n’a pas les mêmes sonorités que celui qu’on parle à Asteras, en raison d’un accent fort prononcé. En conséquence, certains caractères du Mehild ont été modifiés voire supprimés, car ils ne renvoyaient plus à aucun son à l’oral.

Organisation de l’Etat

La société sylvaine est organisée selon un système de titres de noblesse pouvant être hiérarchisés comme suit :
  • Le roi, qui transmet son titre à son fils ou sa fille aîné, et à la femme qu’il épouse.
  • Les Inadrars, fils et filles légitimes du couple royal. Chaque roi est donc un ancien Inadrar.
  • Les Brimiëls, nommés par le roi, sont les héros du peuple. Il s’agit généralement de combattants émérites
  • ayant contribué à une victoire militaire.
  • Les Tural’cäl, ambassadeurs des Elfes auprès des autres peuples, garants de la paix.
  • Les Anor’brimiëls, fils et petits-fils de Brimiëls.
  • Les Dòrastenëls, mécènes ayant contribué à la construction d’un bâtiment d’intérêt public.
  • Les Othisils, ou gens du commun.

Cependant, aussi surprenant que cela puisse paraitre, l’importance de ces titres est purement symbolique et ne témoigne que du respect que l’on doit montrer à tel ou tel individu. Aucun Brimiël ne pourra jouer de son titre pour profiter d’un quelconque privilège interdit aux Othisils. Seul le titre de roi a une valeur réelle : le roi et la reine règnent ensemble sur tous les Elfes Sylvains et n’ont de comptes à rendre à personne.

Le roi et la reine actuellement au pouvoir sont Eriador, petit-fils de Pelethor, et son épouse Silmareïn, ancienne Anor’brimiël. Couronnés il y a près de trois siècles, peu après l’arrivée des Humains, ils sont révérés par leur peuple, peuple qu’ils chérissent comme les enfants qu’à leur grande tristesse ils n’ont pas.

Etat-major

L'armée est dirigée par le Brimiël Thelarion, en qui le couple royale a toute confiance. Thelarion est pour l’instant l’archer le plus précis du peuple elfique, et ses talents de stratège ne sont plus à prouver. Ses capacités d’adaptation et sa faculté à exploiter le moindre avantage que peut procurer le terrain lui ont souvent permis d’arracher la victoire à des armées autrement plus nombreuses que la sienne. Il est le champion de la reine Silmareïn, et à son arc sont noués les deux rubans de soie verte qu’elle lui a jadis confiés après qu’il lui eut prêté le serment de la défendre en toutes circonstances si sa vie venait à être menacée.

Thelarion
Thelarion

Formation militaire

Le peuple sylvain est farouche et n’entretient que peu de relations avec l’extérieur. Ils sont alliés aux Centaures depuis le règne de Pelethor, et partagent avec eux la forêt qui les abrite. Les autres peuples ne sont évidemment pas aussi proches, et les Tural’cäl qui leur sont envoyés ont surtout pour rôle de s’assurer qu’ils ne portent pas la guerre jusqu’en leur royaume. Si malgré tout ils viennent à être attaqués sur leurs terres, les Elfes Sylvains constituent des adversaires redoutables. Bien que peu efficaces lors des batailles rangées, ils sont de formidables combattants lorsqu’ils doivent affronter un ennemi au sein de leur royaume forestier : leurs archers, insaisissables et mortels, sont les spécialistes de la guérilla. Leur précision et leur invisibilité leur permet de frapper au cœur des armées ennemies avant de disparaître, tandis que celles-ci tentent de trouver au sein d’un labyrinthe d’arbres et de buissons une quelconque ville à envahir. Car la cité de Mitriath est dissimulée au plus profond de la forêt, pratiquement inaccessible pour qui n’en connait pas l’accès.

L’armée des Elfes Sylvains compte un grand nombre d’archers. En cas de bataille rangée, leurs tirs ont tôt fait d’éclaircir les rangs adverses. Soutenus par les druides et les enchanteurs, ils doivent réduire au maximum le nombre des combattants qui atteindront leur ligne de front, car les adeptes du combat au corps-à-corps ne sont pas suffisamment nombreux chez les Brüsein pour soutenir la charge d’une armée au complet, et ainsi protéger leurs frères plus vulnérables.

La principale cause de ce manque cruel de bretteurs est la tradition : les contes racontés aux enfants font davantage référence aux archers qu’aux épéistes. Quant aux Brimiëls, les plus célèbres étaient plus souvent adeptes du tir que du corps-à-corps.

Croyances et spiritualité

Druide
Les druides sont les Elfes Sylvains les plus
en phase avec les animaux

Les forces de la nature

Les Elfes Sylvains ne possèdent pas de panthéon à proprement parler : ils se sont détournés du culte de Fryelund au moment de leur exil, et n’ont pas adopté d’autre divinité depuis. En revanche, ils vouent un culte aux esprits de la forêt et aux entités mystiques qui peuplent leur royaume. Cette spiritualité s’est développée peu de temps après que les Elfes eurent quitté leurs terres et entamé l’édification de Mitriath, Très sensibles aux variations d’énergie arcanique, ils comprirent rapidement que la forêt dans laquelle ils se trouvaient était un lieu saturé de magie, et ne tardèrent pas à ressentir si ce n’est percevoir les différents êtres qui étaient porteurs de cette magie.


Comprenant que via ces êtres, la forêt était vivante et douée d’une volonté propre, les Elfes commencèrent à vénérer chacune de ces créatures qui acceptaient de les accueillir et de les protéger. La spiritualité des Elfes Sylvains ne peut donc pas être considérée comme une religion polythéiste : ils ne considèrent pas les entités auxquelles ils rendent un culte comme des dieux, puisque cela impliquerait un rapport de domination là où ils voient un rapport de complémentarité. Les Elfes Sylvains pensent que ces êtres vivent comme eux en symbiose avec la forêt, et qu’ils en constituent une part indissociable. Tout comme eux-mêmes font partie intégrante de la forêt depuis qu’elle les a accueillis en son sein.



Selon les Brüsein, il existe un lien direct et vital entre la forêt, les créatures qu’ils vénèrent, leur propre peuple et le peuple centaure : si l’un de ces quatre éléments venait à disparaître, tous les autres finiraient par s’éteindre.

Halista
Halista, l'âme de la forêt

L’âme de la forêt

Les légendes qui rythment la vie des Elfes Sylvains font mention d’une entité féminine, faisant partie des esprits de la forêt mais surpassant tous les autres par sa puissance. Cette créature, qu’ils nomment Halista, serait en quelque sorte l’âme de la forêt, celle d’où découlerait toute magie qui s’y trouve et qui donnerait vie aux autres créatures mystiques. Si les Elfes Sylvains ne vénèrent aucun dieu au sens que les autres races donnent au mot dieu, Halista est probablement l’être qui s’en rapproche le plus, tant par sa nature que par l’attention que lui vouent les Elfes.

Elle possède en effet un autel au beau milieu de la forêt, sur lequel les Elfes Sylvains viennent se recueillir ou faire des offrandes. On dit qu’un présent désintéressé à Halista assure une année de bonheur à celui qui en est à l’origine. Malheureusement, depuis que les premiers Elfes à l’avoir fait ont appris à leurs compatriotes quelle bénédiction ils avaient reçue, il est devenu presque impossible, même avec la meilleure volonté du monde, de faire la moindre offrande sans attendre cette année de félicité en retour. Les Elfes ainsi bénis par Halista sont donc devenus de plus en plus rares, et ceux qui accèdent à cet immense privilège sont considérés comme des cœurs purs et des exemples à suivre.

Mitriath

La cité des bois

Les Elfes Sylvains bâtirent la cité de Mitriath afin d’en faire la capitale d’un nouveau royaume forestier. Cette ville se situe au sud de la forêt de Pelethor, au beau milieu des arbres. Seule la ligne bleue que trace la rivière Loreline en traversant la ville semble briser l’uniformité de vert qui règne en ces lieux. Ce cours d’eau constitue aussi un excellent point de repère pour les étrangers. Car le fait que Mitriath ait été bâtie au cœur même de la forêt, et non dans une clairière comme le firent les Centaures pour Naël’Kaldora, donne aux membres des autres races l’impression que la cité de Mitriath est un inextricable dédale. C’est pourquoi les Elfes Sylvains proposent un guide à tout étranger en visite sur leurs terres, capable de les mener là où ils le désirent.

Mitriath
Mitriath, capitale des Elfes Sylvains

Malgré cette disposition anarchique, Mitriath est une ville très bien organisée pour qui la comprend. Les bâtiments, qu’il s’agisse de demeures, d’échoppes ou encore de lieux de culte, sont construits contre les arbres et autour d’eux. Grâce à l’habileté de leurs mages et à leurs affinités avec les entités qui peuplent leur forêt, les Elfes Sylvains sont parvenus à construire des pièces à l’intérieur même des troncs sans tuer les arbres qui les abritent. La plupart des demeures sont donc construites au contact et à l’intérieur des troncs, et le passage d’un étage à l’autre est assuré par une pente aménagée à l’extérieur et suivant le contour du tronc.

Les lieux de culte, les échoppes, les habitations et les bâtiments militaires sont équitablement répartis sur l’ensemble de la cité, mais on constate que la plupart des lieux de formation des archers sont au nord, à proximité de la clairière qu’ils utilisent pour s’exercer au tir sur terrain dégagé. C’est ce qui explique la présence de nombreux fabricants d’arcs et de flèches dans cette même zone.

Bien que ne possédant pas de limites clairement explicitées par des murs ou des palissades, les contours de la ville sont matérialisés par la présence d’arbres constituant des tours de guet, dans lesquelles on trouve toujours une paire d’archers vigilants.

Tireur d'élite
Un tireur d'élite, unité célèbre sur tout Ecridel

Le palais royal

Au centre de la ville se trouve le palais royal. Construit dans un ensemble d'arbres rapprochés, il est pourvu de toits qui sont couverts de tuiles bleu nuit. Les portes et les fenêtres sont agrémentées de grandes arcades en chêne aux formes ondulées, semblables à celles que l’on retrouve dans les autres demeures mais beaucoup plus imposantes. Le palais adopte la forme d’un T dont la barre verticale est orientée vers l’est, et se divise en trois ailes : est, nord et sud. Elles sont séparées par le hall d’entrée qui se situe à l’intersection des deux barres du T. Ce hall est extrêmement fastueux et se distingue particulièrement par son sol en pierre noire, serti de diamants en des endroits précis, représentant la carte du ciel nocturne (à chaque diamant correspond une étoile) tel que celui-ci est visible à Mitriath. Les trois ailes sont réparties entre les gardes royaux, les domestiques et le couple royal. Celui-ci demeure dans l’aile est du palais, et la salle du trône, première salle de cette partie du bâtiment, constitue l’antichambre de ses quartiers.