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La Forêt de Korri

Après Pelethor, Kori est l’une des plus grandes forêts d’Ecridel. Cependant, il ne serait ni pertinent, ni judicieux de confondre les deux.

A prime abord, même si Korri partage un climat similaire, elle se distingue néanmoins de Pelethor par son caractère nettement plus humide : en effet nombreux sont les points d’eau, lacs et étangs qui la parsèment, si bien que la forêt se voit constamment enveloppée d’une brume épaisse et persistante enveloppe constamment la région contribuant à renforcer son caractère mystérieux, comme si la forêt elle-même souhaitait se dissimuler aux yeux de tous.

Autre différence notable : si certains individus forestiers de Pelethor peuvent être considérés comme de véritables géants de verdure, que dire des arbres de Korri ?

Plus que des géants, ce sont des colosses verts, dépassant largement leurs confrères ordinaires, dont la circonférence pourrait pour certains d’entre eux égaler celle d’une ville entière, et dont les cimes dépassent parfois même le niveau des nuages.

Leurs branches immenses constituent de gigantesques ponts naturels permettant parfois d’aller d’un individu à l’autre sans même avoir à descendre au sol, à condition bien sûr de ne pas être sujet au vertige… Et de réussir à monter jusque-là. Pour y arriver, rien de plus simple : ces titans de bois sont le plus souvent recouverts d’une quantité abondante de lianes et de plantes diverses facilitant leur ascension. Malgré cela, l’épreuve reste longue et éprouvante, même pour le plus habile et endurant des escaladeurs.

Korri
Un paysage typique de la forêt de Korri, envoûtant et fabuleux

La canopée est si large et dense que le sol est constamment plongé dans l’obscurité. Parfois, des rayons de lumière aventureux arrivent à se frayer un chemin jusqu’à la terre, prodiguant ainsi une faible et fébrile luminosité. Mais le reste du temps, la seule source de lumière permettant de se diriger provient de spores lumineuses lâchées par des champignons, eux-aussi de taille démente, qui lévitent dans l’air, hasardeusement au gré des vents.

On peut alors découvrir un monde féérique et caché aux nombreux écosystèmes, allant de la clairière tranquille où s’écoule paisiblement un ruisseau, au labyrinthe tortueux et complexe que forme l’enchevêtrement des racines. Leur nombre et leur recouvrement sont tels qu’elles empêchent parfois le développement des autres espèces végétales qui se rassemblent alors autours des points d’eau ou qui ont réussi par un miracle de l’évolution à coloniser la cime des arbres, laissant la place à des plantes basses telles les fougères, mousses et lichens, et aux mycètes cités plus hauts. Leur taille remarquable constitue d’ailleurs des abris sympathiques et confortables pour les aventuriers égarés.... Cependant, la prudence reste de rigueur, car tous ne sont pas si inoffensifs qu’ils puissent le paraître au premier regard.

En effet, certains peuvent également libérer dans l’air des spores toxiques pouvant entraîner une mort lente et douloureuse… Heureusement, la nature est bien faite, et à chaque poison existe un antidote que contiennent naturellement certaines plantes et que les Hommes-Bêtes ainsi que la faune locale savent trouver et reconnaître.

Champignons
Les Homme-Bêtes se servent parfois de ces champignons poussant le long des troncs comme plate-forme pour y établir des avant-postes ou simplement des campements.

Mais, si sa flore est déjà fabuleuse, il est assuré que la plus grande richesse de Korri reste sa faune, qui est l’une des plus diversifiée que n’importe quel autre biotope dans tout Synca.

On raconte que même les Hommes-Bêtes, habitants de ces bois depuis plusieurs siècles à présent et nourrissant un lien particulier avec les animaux, n’en connaîtraient qu’un nombre infime.

Ces arbres gigantesque et cette faune extraordinaire s’explique par deux choses : la première est l’importance du réseau de flux telluriques de magie qui parcourt le sous-sol de la région. Selon les rares savants s’étant jusqu’à ce jour posés la question, l’eau des nappes phréatiques de Korri, souvent en contact direct avec ces flux, se chargerait en mana, lui conférant ainsi des propriétés uniques et incroyables, dont l’une d’elle serait de stimuler et d’accroître la croissance des êtres vivants s’en regorgeant. Ainsi cette théorie expliquerait l’incroyable démesure et vitalité des végétaux et des bêtes qui y vivent, et amène même parfois à l’apparition d’incongruités de la nature, comme des créatures mi-animales et mi-végétales.

Shenours
Si vous n'êtes pas un Homme-Bête, mieux vaudrait-il ne pas vous promener seul dans Korri...

La seconde raison permettant d’expliquer que la vie est si riche et prospère dans Korri, est le fait qu’elle semble mystérieusement n’avoir jamais été exploitée avant l’arrivée des Hommes-Bêtes, à ce demander même si elle a déjà été exploré auparavant, malgré les richesses considérables qu’elle renferme tant au niveau des ressources que de la connaissance.

Avant la découverte de l’existence des Hommes-Bêtes par le continent il y a de ça à présent quelques années seulement, il ne semble exister aucun écrit dans les archives de chaque civilisation, et ce même chez les races les plus anciennes telles que les nains et les Haut-Elfes, malgré que ces derniers aient été, jadis, un fier peuple d’explorateur.


Or, la forêt abrite des arbres plusieurs fois centenaires, et des formations naturelles qui n’ont pu se réaliser qu’avec des millénaires d’existence et d’évolution, et qui prouvent son âge avancée.

Autre point mystérieux : les ruines sur laquelle a été fondée Jada et qui parsèment ici et là la forêt prouvent qu’une civilisation ancienne habitait la région, il y a longtemps de cela bien longtemps si on en croit la datation de ces ruines par les Hélions. Et une fois encore, nulle trace de cette civilisation ne subsiste dans les mémoires.


La disparition de ce qu’il semblait une race douée d’intelligence soulève de nombreuses questions.
Qu’étaient-ils ?
Comment vivaient-ils ?
Quels étaient leur niveau de technologie et de connaissance ?
Maîtrisaient-ils la magie ? Et si oui, sous quelle forme ?
Pourquoi ont-ils disparus ? Ont-ils été anéantis ? Par qui ?
Sont-ils partis ? Pourquoi ?

Nombre de sages de toute race ont tenté d’éclaircir ce mystère, sans succès, hormis les Hommes-Bêtes qui en ont très vite fait un sujet tabou, craignant que se tapissent dans les ombres du passé des choses malsaines, et ce malgré la curiosité insatiable de leurs alliés du désert qui peinent parfois à respecter le choix de leurs amis.

Néanmoins la meilleure hypothèse qui fut proposée et retenue jusqu’à présent est que la forêt soit protégée par un antique et puissant charme, « effaçant » la mémoire de ceux qui pénètrent en son sein et qui lui aurait ainsi permis de rester invisible et inconnue aux yeux des habitants d’Ecridel. Ce charme aurait été brisé par la prise de conscience de l’existence des Hommes-Bêtes par les autres races, révélant ainsi la forêt à tous. Néanmoins cette théorie comporte de nombreuses limites, comme la question des Hommes-Bêtes qui ne semblent pas avoir été influencés par le possible sortilège lors de leur installation dans la forêt.

Quoi qu’il en soit, le mystère de Korri reste entier pour tous, même pour ceux qui y vivent, et ne sera sûrement pas résolu avant plusieurs siècles, car ces derniers sont prêts à tout pour défendre leur précieux foyer.

Sans compter que la forêt elle-même possède ses propres atouts pour se défendre…

Les esprits vengeurs

Comme Pelethor, la forêt de Korri abrite de nombreux esprits… Cependant, il existe plusieurs catégories d’esprits, mais on en distingue généralement deux: les esprits protecteurs qui gardent certains endroits emblématiques et qui aident les druides dans leur tâche visant à protéger et conserver l’équilibre naturel, et en seconds, les esprits plus maléfiques et sournois, qu’on qualifie de « vengeurs ».

Il arrive parfois qu’à la mort d’un être, l’esprit de ce dernier reste coincé dans le plan matériel dans lequel nous vivons, pour des raisons le plus souvent magiques, qu’elles soient naturelles ou artificielles (comme une puissante malédiction ou un rituel occulte). Ces phénomènes sont habituellement rares sur Ecridel, cependant ils sont relativement courants dans Korri, pour une raison qui reste inconnue, comme toujours dans cette région.

L’esprit, ainsi piégé dans la réalité, se manifeste sous une forme éthéré proche de sa forme vivante et est condamné à errer sans but autour des restes de son corps, condamné à ne jamais connaître la paix et le repos éternel. Plus longtemps durera son emprisonnement, et plus sa colère envers les vivants grandira et son agressivité ira en s’empirant : passé un certain seuil, il deviendra alors une entité malveillante et destructrice, déversant sa fureur sur tout ce qu’il peut.

Esprit vengeur
L'esprit d'un loup piégé en quête de vengeance.

Libérer un esprit vengeur de sa tourmente n’est pas chose facile, car il faut procéder en deux étapes : la première est de trouver le corps ou du moins les restes du réceptacle initial de l’esprit. La seconde est de réussir à l’apaiser et de l’aider à s’échapper de cette dimension pour rejoindre le hâvre d’Estalia afin que cette dernière lui permette de se réincarner en un nouvel être vivant. Seuls les archidruides peuvent réussir pareil exploit par le biais d’un rituel complexe demandant une intense concentration et qu’ils sont les seuls à connaître et à maîtriser. Néanmoins, il n’est pas rare qu’ils réclament l’aide de subordonnés afin d’être protégé durant l’exécution du rituel, car l’esprit, consumé et aveuglé par sa haine, ne prend pas conscience du bienfondé de cette opération, et tente généralement de s’y opposer. Le rituel réussi, l’esprit à présent libéré et apaisé peut revenir auprès d’Estalia afin qu’elle lui confère une nouvelle chance de vivre sur cette terre.

Druide
Un druide Homme-Bête en train d'exécuter un rituel visant à libérer l'esprit tourmenté d'un oiseau

Apparitions

Nombreux sont les individus qui, alors qu’ils se promenaient seuls dans les bois de Korri, ont entendu pendant un bref instant des voix leur parler dans une langue inconnue, parfois des éclats de rire, ou encore des chuchotements, des pleurs, et plus terrifiants encore, des cris de terreurs, et ce alors qu'il n'y avait personne d'autres qu'eux et ce à des kilomètres à la ronde.

Plus rares sont ceux qui ont vu des silhouette leur apparaître brièvement dans un éclat de lumière, avant de disparaître, aussi subitement qu’ils sont apparus. Parfois il s’agit d’un vieillard remontant un sentier, une autre fois d’une petite fille perché en haut d’un arbre, mais jamais on ne voit les traits de leur visage.

Ces visions, plus rares et fugaces que les premières provoquent généralement tant la surprise que la peur de l’incompréhension et du paranormal chez ceux qui en sont témoins qu’ils ne s’attardent pas dans les lieux pour étudier l’origine du phénomène.. Néanmoins et au fil des témoignages recueillis à ce sujet auprès des Hommes-bêtes, il semblerait que l’apparition la plus courante serait celle d'une femme, vêtue uniquement d’une longue robe blanche, à la chevelure noire de jais et entourée d'un halo pâle et surnaturel. Certains pensent que c'est une âme égarée et tourmentée, cherchant à trouver le repos éternel et réclamant de l’aide, d'autres que c'est un esprit malin qui charme les voyageurs, surtout les hommes, pour les attirer dans un piège où elle pourra se nourrir en drainant leur vie. Mais, quel que soit sa véritable nature, tous s'accordent pour l'appeler "la Dame blanche", et la simple énonciation de son nom chez les Hommes-Bêtes terrifie autant que fascine.

Dame Blanche
Une apparition de la Dame Blanche.

Ces apparitions font l'objet d'une multitude de légendes et de superstitions, mais tout le monde ignore quelle en est la cause et ce que ces illusions signifient réellement. Pendant un long moment on a pensé que cela était le fait de la présence d’une espèce précise de champignon dans les parages, dont l’inhalation des spores qu’il diffuse dans l’air notamment à certaines périodes, troublerait l’esprit et provoquerait des hallucinations de ce type, mais cette thèse n’a jamais encore pu être démontrée.

Cependant, il semblerait incontestable que ces visions soient plus fréquentes dans les endroits arborant des ruines, tout comme on peut en voir à Jada, mais là encore, cette thèse est écartée par le fait que jamais un Homme-Bête n’a eu de pareilles visions dans la ville, du moins quand il était sobre ou qu’il n’avait pas consommé d’étrange substance concoctés par certains herboristes précurseurs dans la matière. Bien entendu, certaines personnes moins influençables et plus réactifs que les autres ont bien tenté de communiquer avec ces apparitions, mais elles sont généralement si brèves que cela échoue… Sans compter qu’il est mal vu de parler tout seul dans le vide au cœur des bois.

Gnolls

Les Hommes-Bêtes ont appris à vivre avec les dangers de Korri, et leur lien fort avec la faune fait qu’ils ont peu à craindre des autres habitants de la forêt. Il y a cependant quelques exceptions, et l’une d’elle est un fléau contre lequel le peuple métamorphe a toujours lutté : une race féroce et primitive nommée les gnolls.

Gnoll
Un gnoll, une créature hargneuse et qui empeste la charogne.

Larges et brutales créatures ressemblant au croisement entre un humanoïde et une hyène, les gnolls sont les pires ennemis des Hommes-Bêtes après les Holdars. Leurs membres supérieurs se terminent par de longs doigts crochus armés de griffes qui sont capables de saisir des outils et des armes, et leurs membres inférieurs par des pattes qui leur permettent de courir rapidement. Les gnolls maîtrisent l’art de la forge de manière maladroite et primaire, mais suffisamment pour forger des pièces d’armures et des armes simples mais efficaces. Vivant en meutes nomades de plusieurs individus, les gnolls ne recherchent que deux choses : la nourriture et la violence. En effet ces êtres à moitié hyènes sont des créatures extrêmement sauvages et brutales, pouvant se battre pour des raisons aussi stupides comme celle de savoir qui possède l’ombre la plus grande, quand ce n’est pas quelque chose d’encore plus stupide et inutile. Cependant on observe tout de même une certaine organisation au sein de chaque meute, où apparaît toujours un meneur qu’on nomme « le chef de meute », un individu plus fort et intelligent que la moyenne, ce qui n’est pas peu de chose. Mais tous les gnolls ne sont pas des guerriers maniant la hache : ils arrivent que certains naissent avec des talents magiques et les développent suffisamment pour s’en servir et emprunter la voie du chamanisme, même s’ils ne possèdent pas la même conception de cette discipline que les autres races qui la maîtrisent également. Cependant ils sont nombreux à abandonner la magie pour l’acier et les arcanes pour le combat physique, une science beaucoup moins abstraite pour eux et à l’appréhension moins difficile.

Les gnolls peuplaient déjà Korri avant l’arrivée des Hommes-Bêtes, se livrant d’incessantes guerres entre meutes. Le premier contact entre les deux peuples tourna très vite à un véritable carnage, dans lequel les Hommes-Bêtes subirent de nombreuses pertes, surpris par tant de férocité et par ce qui s’approchait d’un semblant d’organisation. Cependant ils reprirent bien vite l’avantage et mène depuis une véritable politique d’extermination des gnolls. Ces derniers, suffisamment lâches pour fuir devant un ennemi supérieur à eux, se terrent depuis dans les confins de la forêt, trouvant généralement abris dans les ruines, et tendent des embuscades aux voyageurs solitaires ou mènent des raids aussi brefs que destructeurs sur les villages des Hommes-Bêtes

Embuscade de gnolls
Un groupe d'aventuriers Homme-Bêtes tombés dans une embuscade tendue par une meute.

Les Egarés

On désigne souvent les Hommes-Bêtes comme des sauvages, en ignorant qu’ils sont beaucoup plus humains que certains autres peuples d’Ecridel. Néanmoins cette vision n’est pas entièrement faussée, si on prend en compte la part d’ombre que dissimule chaque Homme-Bête au plus profond de lui. En effet, dans chacun d'eux sommeille un être sauvage et cruel, qu’ils apprennent à craindre à et à refouler dans leur jeunesse, ainsi que tout au long de leur vie. La recherche de son totem, en plus de permettre de s’accomplir soi-même, et la première étape vers cet équilibre et cette sérénité d’esprit. Cependant, que ce soit par accident ou volontairement comme c’est le cas de certains individus ayant sombré dans la folie par chagrin ou par douleur, il arrive que cet excès de bestialité se réveille et s’empare de l’Homme-Bête, lui faisant perdre toute raison et morale, et le transformant en une bête sans foi ni loi, ayant seulement soif de sang. Cette « transformation » s’accompagne parfois de la métamorphose partielle du concerné en une bête s’approchant de son totem, mais en plus dégénérée. On les nomme les « Egarés » car ce sont des êtres qui sont sortis du chemin de la raison pour ne plus jamais y revenir. L’origine de ce mal qui touche ce peuple est inconnu, mais dans la genèse des Hommes-Bêtes, on retrouve des traces succinctes et floues d’une possible malédiction infligée à Luminag et Pereg, mère et père de tous les Hommes-Bêtes, par Wismo le dieu de la faune pour les punir suite à un sacrilège commis par Pereg. Cette partie de l’histoire de la race est enterrée depuis des siècles par le silence de chacun, si bien qu’aujourd’hui on ignore de la véracité des origines de cette malédiction même si dans les faits, cette malédiction est bien réelle. Seuls les guérisseurs ne sont pas sujets à ce mal insidieux, que certains expliquent par l’absence de totem.

Quand un individu est en passe de devenir un égaré, de nombreux signes avant-coureurs apparaissent : perte d’appétit et fascination malsaine pour le sang, envies meurtrières, apparition progressive d’attributs animales… Quand les signes ne peuvent plus tromper, les individus en passe de devenir un égaré sont généralement tués sur le champ par leurs proches, car la mort est aux yeux des Homme-Bête une fin plus acceptable que celle de se transformer en pareille créature… Cependant il arrive que certains parviennent à s’échapper, souvent à cause de la faiblesse de leurs amis qui n’ont pas su leur donner le coup fatal à temps. Les égarés ayant fui Jada avant le stade ultime de leur transformation errent alors sans but autre que le sang autours des communautés d’Hommes-Bêtes, attendant dans l’ombre des bois qu’une proie seule et sans défense se présente pour la tuer.

Les ruines

De nombreuses ruines sont dispersées dans la vaste région forestière qu’est Korri : le plus souvent ce ne sont que quelques morceaux de pierre sculptés ou un fragment de colonne recouverts par un épais tapis végétal ou emprisonné dans un entrelacs de racines, mais cependant il existe des vestiges plus importants comme les restes d’une habitation voir d’un village entier. Le secret des ruines n’a jamais été percé, pas même par les Hommes-Bêtes qui pourtant les habitent parfois, comme c’est le cas pour Jada ou pour d’autres villages plus mineurs. Cependant, on dit que dans certaines ruines sont cachés des trésors de cette ancienne civilisation, que ce soit des objets fabuleux, des joyaux à foison, ou encore des savoirs anciens et précieux. Chacun a son interprétation, cependant, ces rumeurs sont plus du fait des Hélions en visite chez les Hommes-Bêtes que ces derniers, indifférents aux richesses que peuvent bien renfermer les ruines. En effet, contrairement à leurs alliés, les Hommes-Bêtes ne sont pas des explorateurs nés, et ne se servent des ruines qu’à but utilitaire, c’est-à-dire pour s’y abriter en cas d’intempéries ou pour y passer la nuit, encore pour y fonder un village. Sans compter les apparitions qu’on lie étroitement à ces ruines ainsi que d'autres étranges et inquiétants phénomènes et qui découragent plus d’un aventurier.

Cependant, certains Hommes-Bêtes n’hésitent pas à guider et à suivre une expédition Hélion envoyé pour visiter certaines des ruines les mieux conservés, ne serait-ce que par curiosité… Mais hélas, ils sont très peu à revenir vivants, d’où la rareté de ces expéditions.

Ruines
Les vestiges d'un bâtiment, peut-être un temple, relativement bien conservé... Mais qui osera s'aventurer à l'intérieur pour découvrir ce qu'il renferme ?

Les milles et une grottes de Jada

A proximité de Jada existe une falaise surplombant la cité dont le flanc est percé d’une part et l’autre d’innombrables grottes et cavernes diverses. Si les premiers étages sont majoritairement habités par des mammifères sauvages, parfois même par des Hommes-Bêtes, plus s’élève-t-on et plus la faune se raréfie et se spécialise. Très vite l’accès aux grottes supérieures ne devient possible qu’aux plus agiles, puis aux meilleurs escaladeurs. Mais arrivé à une certaine hauteur, seuls les êtres volants, majoritairement des oiseaux, accompagnés de quelques chauves-souris ainsi que de rares et discrètes bêtes visibles uniquement à Korri, parviennent à coloniser les cavités rocheuses et en deviennent ainsi les maîtres incontestés. Selon les légendes, une créature fabuleuse logerait à l’intérieur de la plus haute des grottes, au sommet de la falaise, et dont les plumes auraient des propriétés extraordinaires. Chacun ignore ce qu’est exactement cet être car personne n’a réellement pu l’observer, néanmoins les hypothèses sont nombreuses quant à son origine : les plus courantes sont celles parlant une espèce ancestrale venant tout droit de temps oubliés, ou encore que ce serait un dragon, mais les plus obscures parlent d’une Femme-Bête souffrant d’une terrible malédiction. Toujours est-il qu’il arrive parfois qu’une silhouette apparaisse à l’entrée de cette grotte et qu’on ne peut l’apercevoir qu’aux derniers rayons du soleil…. Encore faudrait-il s’assurer que cela n’est pas le produit d’un simple jeu de lumière et d’ombre. Et pour cela, il faut grimper. Bien entendu, nombreux ont essayé, et si certains y sont déjà parvenus un jour, jamais ils n’ont rapporté leur découverte.

L’ossuaire

Il est un lieu au plus profond de la forêt où chaque créature malade ou vieillissante, sentant sa fin approcher, vient se recueillir pour mourir en paix. Aux milieux des arbres millénaires, cette clairière au sol stérile et à l’air pestiféré semble accueillir la mort elle-même. Au fil des siècles qu’a vu défiler la forêt, les cadavres se sont entassés, formant un véritable et lugubre dédale d’os et de crânes de toutes les tailles et de toutes les formes. Ce cimetière est le royaume des charognards, vautours, corbeaux et bien pires encore, qui en sont les gardiens et qui, par leur appétit insatiable, débarrassent la forêt des charognes et empêchent la propagation des maladies dues à la décomposition des cadavres. Les Hommes-Bêtes connaissent l’existence de ce lieu mais préfèrent l’éviter car ils y voient un sanctuaire sacré quoique morbide, dans lequel chaque être de la forêt vient redonner à Estalia le don de la vie qu’elle leur a offert à leur naissance. Bien évidemment, quelques individus cupides, généralement des Hélions ayant fait la sourde oreille aux avertissements de leurs alliés, ont déjà tenté d’y pénétrer pour y récupérer des morceaux d’ivoire, ressource rare abondant dans ce lieu. Leurs ossements font à présent partie de la décoration.